• L’île du Diable de Nicolas Beuglet (lu le 15/11/20)

    L’île du Diable de Nicolas Beuglet

     

    Pages : 303

    Paru en : août 2020

    Edition : POCKET

    Prix public : 6,95€

    Genre : thriller, faits réels

     

    Sarah Geringën vient de passer un an en prison pour le meurtre du pape et est à présent innocentée (voir Complot). Le jour de sa libération, quelques heures avant, son supérieur et ami Stefen vient la chercher en prison pour lui annoncer que son père vient d’être assassiné la nuit dernière, il lui laisse officieusement les rênes de l’enquête que de toute façon, elle mènera. Stefen a déjà embauché un petit nouveau Andrian, chargé officiellement de l’enquête, qui ne l’empêchera pas de travailler à sa façon.

    Sarah est dévastée, elle vient de retrouver la liberté mais doit à présent faire le deuil de son père si souvent absent et froid, sans pouvoir embrasser sa famille devenue principale suspect, ni Christopher, son amour, qu’elle a fuit quand elle a été emprisonnée.

     

    Arrivée dans la maison de son enfance, elle voit le corps de son père torturé, nu, couvert de farine, les extrémités gangrenées. Elle ne lui connaît pourtant aucun ennemi, ni aucun ami d’ailleurs. Elle trouve un téléphone portable caché dans un tiroir de son bureau.

    L’analyse des messages du téléphone montre qu’une certaine Ivana l’a menacé de tout raconter à sa famille, de quoi parle-t-elle ? et qui est cette Ivana ?

     

    L’autopsie conclura à une allergie alimentaire et une clé a été retrouvée dans son estomac.

    Sarah ne comprend plus rien, son père avait-il une vie cachée ? qu’ouvre cette clé que son père a voulu cacher avant de mourir ? à moins que ce soit le meurtrier qui l’ait lui ai fait avaler de force ?

    Chaque nouvelle réponse apporte son nouveau lot de questions, Sarah est sidérée de constater qu’elle ne sait rien sur son père…

     

    L’enquête emmènera Sarah et Adrian sur l’île du Diable ou Nazimo, une île au cœur de la Sibérie, une île au passé tortueux dans les années 1933 (voir http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/27566_1, https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Nazino).

     

    L’île du Diable est un thriller basé sur des faits réels, une histoire de vengeance sur le long cours, de passé inavouable, de démons intérieurs difficiles à combattre, d’épigénétique et de réconciliation avec soi. Très bien amené, on suit l’enquête avec curiosité, enthousiasme et effroi. Ce troisième roman de Nicolas Beuglet est encore un succès, je l’ai dévoré.

     


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  • Sous le parapluie d’Adélaïde de Romain Puértolas (lu le 14/11/20)

    Sous le parapluie d’Adélaïde de Romain Puértolas

    Pages : 332

    Paru en : octobre 2020

    Edition : ALBIN MICHEL

    Prix public : 19,90€

    Genre : roman, polar

     

    Dans la lignée de La police des fleurs, des arbres et des forêts, ce coup-ci, c’est une jeune avocate qui mène l’enquête, à sa façon.

     

    Le 25 décembre, durant le spectacle de Noël dans la grande ville de M, Rose Rivières est assassinée, étranglée par derrière et personne n’a rien vu dans la foule.

    Le photographe de la ville a pris une photo du public justement pendant que Rose se faisait étrangler, sur des images en noir en blanc, de grosses mains noires couvrent le cou frêle de Rose, lui faisant un collier d’ébène.

    Le seul noir de la ville, appelé le Nègre, alias Michel Pandanjilla, un camerounais toujours souriant, agréable et qui ne se plaint jamais, est directement interpellé et arrêté, c’est ainsi qu’intervient sa jeune avocate commis d’office.

     

    Tombée sous le charme de ce grand homme musclé à la peau d’ébène, l’avocate croit en l’innocence de son client et va tout faire pour le prouver, quitte à faire le travail des enquêteurs et chercher un nouveau suspect, le mari de Rose par exemple.

    Malheureusement pour elle, Christian Rivières a un alibi en béton puisqu’il travaillait avec son équipe ce jour là et il a beau s’être absenté durant une heure, à l’heure du décès de sa femme, il était avec ses employés et leur a même offert un cadeau de Noël à chacun, chose exceptionnelle, une montre pour les hommes et un bracelet pour les femmes.

    Toutefois, quand la sœur de Christian contacte l’avocate pour lui faire lire le journal intime qu’elle a reçu de Rose par voie postale peu avant sa mort, lui spécifiant de ne le lire que s’il lui arrivait malheur, l’avocate comprend que Rose se sentait menacée et le contenu du journal semble incriminer Christian, un être froid, manipulateur et violent verbalement.

     

    L’enquête est complexe, l’avocate doit distinguer le vrai du faux et ce n’est pas chose facile quand il y a de l’affect en jeu et des mensonges alentour mais la lumière va se faire quand l’avocate aura la pièce manquante à son puzzle.

     

    Sous le parapluie d’Adélaïde est une enquête amusante, pas toujours très professionnelle mais menée avec enthousiasme et brio, dans laquelle on apprend la vie de la victime et de son entourage, où on doute jusqu’à la fin du meurtrier de Rose tout en espérant la libération de Michel.

    C’est une histoire qui joue sur les dates, les noms et les villes, de telle sorte que le lecteur ne parvient pas à savoir quand on est ni où on est. L’auteur se joue de ces méprises, comme dans beaucoup de ses romans et nous emmène dans son histoire si agréable à lire et à démêler.


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  • Eh bien dansons maintenant ! de Karine Lambert (lu le 10/11/20)

    Eh bien dansons maintenant ! de Karine Lambert

     

    Pages : 215

    Paru en : avril 2017

    Edition : LE LIVRE DE POCHE

    Prix public : 6,90€

    Genre : roman

     

    Marguerite a 78 ans, mariée à l’âge de 22 ans par son père qu’elle n’a jamais voulu décevoir, elle a toujours été une femme douce, patiente, aimante, sans jamais se plaindre. Après 55 ans de mariage, Henri décède et Maguy doit apprendre à vivre seule, elle qui n’a vécu qu’avec ses parents puis son mari. La tâche lui semble ardue et elle commence à réfléchir à sa vie passée, sans surprise ni découverte, sans voyage, audace ni folie. Contre l’avis de son fils, notaire et ennuyeux comme son père, Maguy décide de partir en thalassothérapie pour se remonter le moral, se faire bichonner et se prouver qu’elle peut prendre des décisions et vivre de nouvelles expériences.

     

    Marcel est un pied noir d’Algérie, il était encore enfant quand sa famille et lui sont venus s’exiler en France, accompagnés de leurs voisins et de leur fille Nora.

    Depuis 40 ans maintenant, Marcel et Nora s’aiment tendrement, Marcel voit toujours en elle la petite fille qu’elle était mais quand Nora meurt d’une crise cardiaque, Marcel voit son monde s’écrouler et voit Nora partout.

    Il tourne en rond ainsi pendant un an. Sa fille, désemparée, lui offre un séjour en thalassothérapie dans le sud de la France.

     

    Leur rencontre va bouleverser leur quotidien et leur deuil respectif, alors que Marcel va culpabiliser auprès de Nora pour sa soudaine attirance pour Maguy, cette dernière va faire le parallèle avec son mari si prévisible, froid et austère, tout ce que n’est pas Marcel et qui la fait se sentir jeune, belle et pleine d’audace.

     

    Eh bien dansons maintenant ! est une belle retranscription de nos peurs de vieillir, de partir après l’être aimé, de devoir lui survivre et vivre sans, de devenir un fardeau ou une source d’inquiétude pour nos proches, nos enfants, d’être internés de force en maison de repos alors que tous nos souvenirs sont ici… C’est aussi un beau message d’espoir qui dit qu’il n’est jamais trop tard pour oser, espérer ni même aimer. Un bel éloge à la vie, quel que soit l’âge car tant qu’il y a de la vie, il reste de l’espoir 


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  • Des ailes d’argent de Camilla Läckberg (lu le 07/11/20)

    Des ailes d’argent de Camilla Läckberg

     

    Pages : 302

    Paru en : novembre 2020

    Edition : ACTES SUD

    Prix public : 22,70€

    Genre : dramatique

     

    Ce roman fait suite à La cage dorée où nous retrouvons Faye, la riche et autonome femme d’affaires, son ex-mari Jack est à présent en prison pour le faux meurtre de sa fille Julienne cachée en Italie auprès de la mère de Faye (elle aussi présumée morte). Faye mène de front son entreprise florissante Revenge mais quand elle apprend que plusieurs de ses actionnaires ont vendu leurs parts sans lui en parler, elle s’inquiète. Y’a-t-il un homme vengeur derrière tout ça ? Serait-ce Jack ?

    Faye va devoir s’entourer de femmes compétentes et influentes pour démêler ce qui se trame avec son entreprise dont elle n’est plus majoritaire et qu’elle ne cédera pour rien au monde.

     

    En parallèle, Faye apprend que Jack s’est évadé de prison, elle s’attend à le revoir incessamment et ce ne sera sûrement pas pour une visite de courtoisie, elle se prépare à la confrontation et pour cela, elle aura besoin de l’aide d’Ylva, la femme pour qui Jack l’a quittée et l’a laissée à la rue sans un sou en poche, ça, c’était avant sa vengeance et s’il revient lui faire du mal à elle ou à Julienne, alors Faye l’anéantira à jamais.

     

    Entrecoupé par des histoires du passé de Mathilda (devenue Faye), de son père violent, de son frère qui la viole, on apprend comment le personnage dur et impitoyable est né, mais Faye ne sort ses griffes acérées que si on lui veut du mal et depuis son enfance, on lui en veut bien trop souvent.

     

    Parce que « la vengeance d’une femme est douce et impitoyable », Des ailes d’argent regroupe l’histoire de plusieurs femmes dévalorisées, devenues objets ou trophées, des femmes qui ont aimé sans recevoir aucun retour, des femmes fatiguées de lutter contre leur condition et prêts à rendre coup pour coup. Là encore, c’est un message d’espoir et un appel à la résistance pour toutes les violences faites aux femmes en Suède mais aussi dans le monde entier, depuis le début de l’histoire de l’homme où il ne fait toujours pas bon de naître fille.


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  • Toutes les couleurs de la nuit de Karine Lambert (lu le 27/10/20)

    Toutes les couleurs de la nuit de Karine Lambert

     

    Pages : 320

    Paru en : juillet 2020

    Edition : LE LIVRE DE POCHE

    Prix public : 7,70€

    Genre : roman

     

    Quand Vincent, ancien joueur professionnel de tennis et à présent professeur apprend qu’il est atteint d’une rare maladie, une neuropathie optique de Leber, il a 35 ans et aura complètement perdu la vue d’ici 3 à 5 semaines.

    Son monde s’écroule, lui qui a consacré toute sa jeunesse et son temps au tennis, que va-t-il devenir à présent ?

    Il a à peine le temps de se faire à l’idée et d’essayer d’imprimer tout ce qu’il voit encore pour le graver dans sa mémoire, de quitter son travail et son appartement pour aller se réfugier dans la maison de feu son grand-père qu’il a déjà perdu la vue.

    Tous ses repères visuels disparaissent, sa chérie Emilie décide de fuir plutôt que de gérer cette épreuve à ses côtés, ses parents sont maladroits, ses collègues absents, Vincent lutte à chaque instant pour ne pas sombrer.

    Heureusement que l’instinct de survie et d’adaptation est très ancrée en lui et qu’il a le potager de son grand-père pour lui maintenir la tête hors de l’eau et lui donne des objectifs à court terme, ainsi Vincent apprend petit à petit à marcher, à enregistrer les obstacles sur sa route, à identifier les voix qui lui parlent, à reconnaître les bruits qui l’entourent, tout ce nouvel apprentissage est énergivore, tous ses autres sens sont en alerte permanente et chaque action est épuisante.

    Sa nouvelle voisine, Coline, venue se retrancher à la campagne pour fuir le rythme fou de la ville, lui vient en aide et malgré l’envie d’indépendance de Vincent, il sait qu’il peut compter sur elle.

     

    Dans la même lignée que Tout le bleu du ciel de Da Costa que j’ai découvert il y a un mois, Karine Lambert, auteure que j’ai découvert il y deux semaines, parle dans Toutes les couleurs de la nuit du même genre d’histoire, deux jeunes hommes que la maladie condamne, deux jeunes courageux qui affrontent leurs destins et apprennent à savourer la vie autrement, apprennent la patience, à savourer le temps et à le prendre. Immersion au cœur de l’invisible, Karine Lambert nous emmène dans les tréfonds de l’obscurité où chaque action devient mission, un beau roman plein de compassion et d’empathie pour les non-voyants qui traversent ce qu’eux seuls peuvent voir.

     


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