• Un arbre, un jour… de Karine Lambert (lu le 24/10/20)

    Un arbre, un jour… de Karine Lambert

     

    Pages : 227

    Paru en : avril 2019

    Edition : LE LIVRE DE POCHE

    Prix public : 7,40€

    Genre : roman, nature

     

    Dans un village du sud de la France, un majestueux platane en son centre vit avec ses attachants habitants, il les accueille quand ils ont besoin de solitude, les abrite quand le soleil se fait trop chaud, leur offre un moment de nature et de sérénité sans jamais juger ni interrompre, et pourtant, il les observe et apprend à travers eux comment l’humain fonctionne.

    Quand le printemps arrive, il n’est plus seul et abrite oiseaux, chauve-souris, cigales, chenilles … la vie foisonne dans ses branches.

    Quand le maire décide tout à coup d’abattre le platane, rien ne va plus au village, celles et ceux qui sont nés en ayant toujours connu cet arbre se sont attachés à sa présence rassurante et à son soutien indéfectible. Le petit Clément, âgé de 10 ans, se lance dans une lutte pour faire gracier cet arbre et les villageois vont se rapprocher autour d’une cause commune.

    L’histoire débute le 1er mars, l’avis d’abatage du platane prévoit sa basse besogne pour le 21 mars, jour du Printemps, les habitants ont peu de temps pour faire annuler la décision du maire parti en vacances.

     

    François Lebrun est employé municipal, il connait le maire depuis le CP, il s’investit beaucoup dans son travail et suit scrupuleusement les ordres, d’autant plus maintenant qu’il a une femme adorable créole qui attend son enfant. Quand il voit l’avis d’abatage régulièrement arraché, il s’entête et le remet en place régulièrement mais quand il commence à voir des menaces en remplacement de ses affiches, il commence à se demander si sa tâche est justifiée…

     

    Un arbre, un jour… raconte l’histoire du quotidien des habitants d’un petit village qui ont tous une histoire avec le beau platane de la place. Alors que chacun vivait sa vie de son côté, la nouvelle de l’abatage de cet arbre âgé de seulement 100 ans remue les corps, échauffe les esprits, réveille les anciens et enrage la jeunesse, le militantisme écologique naît de ce fait et les habitants vont gagner en complicité dans cette lutte commune.

    C’est un beau roman où la parole est donnée au platane et à chaque habitant qui raconte son affection pour l’arbre. C’est un bel hommage à la nature et un encouragement engagé pour tous ceux qui luttent contre la destruction de notre planète.


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  • Sa majesté des chats de Bernard Werber (lu le 23/10/20)

     

    Sa majesté des chats de Bernard Werber

     

    Pages : 457

    Paru en : octobre 2019

    Edition : ALBIN MICHEL

    Prix public : 21,90€

    Genre : roman, sciences

     

    Ce deuxième tome sur les chats reprend la suite de Demain les chats.

    Une fois l’effondrement des humains enclenchée à la suite de nombreux conflits, pandémies et à l’expansion des rats qui en ont décimé beaucoup, Bastet, la chatte héroïne, son compagnon siamois Pythagore (connecté aux connaissances humaines grâce à son port USB sur le front), accompagnés de Nathalie (la servante humaine de Bastet), vivent en communauté avec d’autres chats et de rares humains à l’abri des rats, jusqu’à ce que ces derniers décident de passer à l’attaque.

    Le petit groupe diminué parvient à s’enfuir et se réfugie sur l’île de la Cité à Paris. De là, ils pourront anticiper l’arrivée des rats mais quand ils ont l’idée de faire un siège autour de l’île afin de couper tout approvisionnement, il leur faut trouver du renfort dans les terres. Ils construisent ainsi une montgolfière et partent à l’aventure dans l’espoir de créer des alliances avec d’autres animaux pour repousser les rats.

    Ils échangeront ainsi avec une communauté de chats qui préfèrera les livrer au maître des rats plutôt que de prendre le risque de les mettre en colère, puis avec un groupe de porcs qui feront le procès des humains pour venger tous les sévices qu’ils ont fait subir aux animaux, ils combattront des pigeons vengeurs, un ancien taureau de corrida, une horde de chiens mais surtout des milliers de rats dirigés par leur chef Tamerlan, lui aussi survivant d’expériences scientifiques et lui aussi connecté par un port USB.

     

    Leur périple est périlleux et leurs vies ne tiennent souvent qu’à un fil, pourtant Bastet reste persuadée que les chats finiront par dominer le monde, que leur supériorité est avérée depuis bien longtemps déjà et que maintenant que les humains sont affaiblis et apeurés, cette place leur revient de droit. C’est avec beaucoup d’orgueil et de prétention qu’elle apprendra de Pythagore et de Nathalie ce qui lui manque pour avoir l’âme d’un chef et ce que son peuple devra acquérir s’il veut monter et rester en haut de l’échelle sociale car selon sa servante, il leur faudra apprendre trois notions essentielles que pour l’instant, seuls les humains semblent avoir : l’amour, l’humour et l’art.

     

    Sa majesté des chats, bien qu’un peu répétitif avec Demain les chats, appelle un troisième tome où l’avenir de l’humanité risque d’être fortement mis en cause mais au profit de qui ? Des rats, des chats, d’une nouvelle communauté inter-espèces ?

    Agrémenté de sujets scientifiques fort intéressants, l’auteur, après avoir côtoyé de près les fourmis, les morts et les Dieux, s’intéresse tout particulièrement aux chats dont Bastet s’autoproclame leur reine. Une nouvelle société est en marche et cela risque de ne pas plaire au maître du monde actuel car peut-être que ce coup-ci, ce ne sera pas par la force, la destruction et la haine que le pouvoir changera de mains mais peut-être par l’échange et la communication qui sait.


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  • Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa (lu le 14/10/20)

    Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa

     

    Pages : 838

    Paru en : juin 2020

    Edition : LE LIVRE DE POCHE

    Prix public : 9,90€

    Genre : roman, road-trip romantique

     

    Emile a 26 ans, il vit non loin de ses parents et de sa sœur, il vient d’apprendre qu’il est condamné par un Alzheimer précoce et qu’il lui reste maximum deux ans à vivre, que son cerveau et ses fonctions vitales vont se dégrader de façon exponentielle.

    Depuis qu’il a laissé partir Laura, son amour, il y a un an, Emile n’a plus le cœur à la vie, la nouvelle de sa maladie semble ne pas vraiment l’affecter mais il s’inquiète des réactions de sa famille une fois les symptômes enclenchés et préfère fuir que d’imposer à ses proches sa dégénérescence à venir.

    Il poste donc une annonce pour que quelqu’un l’accompagne dans son ultime périple, sans trop y croire et s’achète un camping-car.

     

    Joanne, une jeune et frêle jeune femme de 29 ans, discrète, végétarienne, méditative et qui semble également fuir son quotidien, répond à l’annonce d’Emile, ils décident donc de partir ensemble, sans se connaître, pour une destination inconnue, à partager le camping-car à deux.

     

    Leur périple les emmènera dans le sud de la France, voir les montagnes, la mer, faire plusieurs jours de randonnée et plein de rencontres. Joanne est discrète, toute vêtue de noir, silencieuse, elle ne sourit jamais, Emile se questionne de plus en plus sur sa vie passée, ce qu’elle a pu traverser, ce qu’elle fuit.

    Au fil du temps, des mois qui passent, Emile et Joanne s’apprennent et se découvrent. Les rares crises d’Emile vont renforcer leur complicité et Joanne va rapidement se révéler être un bon allié pour Emile qui refuse de retourner chez ses parents ou dans le centre de suivi où il était attendu pour y être analysé jusqu’à sa mort.

    Joanne, peu à peu, se dévoile, sourit parfois, rit même à l’occasion et Emile la trouve de plus en plus attirante, jusqu’à ce que ses crises empirent…

     

    Tout le bleu du ciel est un roman qui parle de maladie, d’amour, de voyage, de découverte, d’acceptation de soi, de méditation, de deuil, d’ouverture d’esprit et de la sagesse qu’on acquiert souvent trop tard.

    Les citations lues par Joanne à Emile y sont nombreuses et celle qui résume bien ce livre, à mon sens, serait « Je voulais parler de la mort, mais la vie a fait irruption, comme d’habitude », c’est un livre joyeux et optimiste malgré le thème abordé, parce que la vie est ironique, surprenante parfois et riche surtout, à qui sait l’apprécier.

    L’auteure met beaucoup d’humanité dans ses mots et ses personnages et l’histoire a beau ne pas être écrite de façon dramatique, elle m’a souvent émue aux larmes. C’est un superbe roman très émouvant, à la limite du développement personnel, écrit merveilleusement.

    Malgré le nombre de pages conséquent, on ne s’ennuie pas. Encore une belle découverte, encore grâce à toi ma belle Cécile dont les conseils littéraires m’emplissent de joie et remplissent mes bibliothèques, au grand dam de mon conjoint. 


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  • Complot de Nicolas Beuglet (lu le 29/09/20)

    Complot de Nicolas Beuglet

     

    Pages : 570

    Paru en : janvier 2020

    Edition : POCKET

    Prix public : 8,40€

    Genre : thriller, histoire, politique, sciences et religion

     

    Sarah Geringën, inspectrice norvégienne acharnée, vit à présent avec Christopher et son neveu Simon dans une nouvelle maison. Ils déballent leurs cartons sans précipitation quand un hélicoptère des forces spéciales norvégiennes vient chercher Sarah chez elle pour l’emmener sur Vardo, un archipel au nord de la Norvège, non loin de l’Arctique pour enquêter sur un meurtre très atypique qui sera bientôt relayé par les médias du monde entier.

    Arrivée sur les lieux, Sarah comprend vite le pourquoi de cette mise en scène et tous les secrets liés à l’affaire, la Première Ministre Katrina Hagebak vient d’être assassinée dans sa maison secondaire où elle s’isolait, coupée du monde, chaque week-end pour accueillir son père alité. Ses trois gardes du corps ont été exécutés et Katrina est retrouvée morte, nue, devant son entrée, frappée au crâne par trois coups d’épée, une tête ensanglantée de taureau l’accompagne et dans sa main, une craie a été collée. La maison a été pillée de fond en comble, le meurtrier cherchait sûrement quelque chose.

    L’affaire s’avère complexe et la personne publique que montrait Katrina semble être bien plus mystérieuse qu’il n’y paraît.

     

    Vite oppressée par Jens Berg, le ministre de l’Intérieur, Sarah a très peu de temps pour répondre à toutes ses interrogations. Le tueur semble être professionnel et aguerri, aux méthodes très originales, Katrina semble ne pas s’être défendue, le connaissait-elle ? Est-ce un coup des Russes ? Quel peut bien être le mobile de ce meurtre sanguinaire ?

     

    Avec l’aide de Christopher, son compagnon et ancien journaliste d’investigation, Sarah apprend que le mode opératoire du meurtrier s’est déjà produit une fois… il y a plus de 2500 ans !

    En effet, celle qu’on appelle la martyre de Cliffs End Farm a été tuée de la même manière, sa tombe porte le nombre 3666 et son meurtre semble avoir été au motif religieux.

     

    L’histoire prend toute son ampleur quand Sarah remarque le tatouage de Katrina caché entre deux orteils sur lequel est écrit Etta. Ses recherches aboutiront vers trois grandes femmes de l’histoire, Etta, Ada et Ludmilla, engagées et occupant des postes jusqu’alors interdits aux femmes, sûrement les deux autres femmes que recherche le meurtrier de Katrina dont les talents s’étalonnaient sur trois aspects : historique pour Etta, scientifique pour Ada et religieux pour Ludmilla.

    Trois femmes aujourd’hui influentes et féministes qui ont repris en pseudo les prénoms de ces femmes exceptionnelles et qui ont prévu, tour à tour, de se prononcer en public pour y faire des révélations troublantes qui changeront la face du monde.

    Sarah et l’assassin de la Ministre vont jouer au coude à coude pour identifier les deux autres femmes et se croiser violemment à plusieurs reprises.

     

    Complot met en exergue de nombreux faits historiques, scientifiques et religieux et décrit les mensonges de l’histoire proférés dans le seul but d’exclure les femmes. Féminisme contre masculinisme, le combat est ancestral et les enjeux majeurs, le thriller est haletant, les altercations sont violentes et les révélations cataclysmiques, j’ai adoré !


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  • La ballade de Max et Amélie de David Safier (lu le 19/09/20) 

    Pages : 377

    Paru en : mars 2020

    Edition : PRESSES DE LA CITE

    Prix public : 20€

    Genre : aventure, romance, animaux

     

    Tâche, alias Cicatrice est une chienne sauvage qui vit en meute avec ses frères et sœur dans une décharge près de Naples. Son frère Eclair a pris la tête de la meute à la mort de leur mère et Tâche a tenté de s’interposer, ce qui lui a coûté un œil arraché, le nouveau nom de Cicatrice et d’être rejetée du groupe.

    Max est un gros chien noir imposant qui ne connaît que la vie domestique entourée d’humains. Quand il se retrouve abandonné dans la décharge et maltraité par des enfants tout aussi abandonnés que lui, Cicatrice hésite peu de temps avec d’aller à son secours et plutôt que le laisser mourir de peur et de solitude, elle lui promet de le ramener chez lui, elle qui ne connaît que sa décharge …

     

    Les voici partis à l’aventure, sur des chemins dangereux, vers des rencontres improbables et parfois des amitiés inattendues.

    Les rêves de Max et Cicatrice sont troublants, tous deux rêvent de vies passées, toujours dans des corps de chiens, toujours ensemble, follement amoureux, pourchassés par un humain qui, dans chaque vie rêvée, finit par les tuer sauvagement et les séparer de nouveau, jusqu’à la prochaine vie … Dans tous les cas de figure, Cicatrice attend des chiots au moment où ils se font tuer.

     

    Max tombe rapidement amoureux de Cicatrice, persuadé que leurs songes lui révèlent qu’ils sont âmes sœurs. Cicatrice, quant à elle qui n’a jamais aimé et même jamais été aimée, prend ses distances, malgré son inquiétude pour son compagnon de route.

    Avec l’aide de Plume Bleue, un rouge gorge lui aussi rejeté de sa volée, ils parviennent à retrouver le chemin de chez maîtresse Lilly, une petite fille au grand cœur elle aussi estropiée, mais il leur faudra au préalable affronter les ours, les loups, les incendies de forêt et surtout l’humain vengeur revenu pour les tuer de nouveau.

     

    La ballade de Max et Amélie m’a agréablement rappelé un précédent roman de l’écrivain « Le fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché », toute l’humanité qui transpire de ces animaux courageux, penseurs et parlants, mais aussi ce qu’ils pensent des humains et de leur pouvoir sur eux à travers leur regard candide et leur place parmi eux. C’est aussi une belle histoire d’amour, émouvante et prenante, qui fait fi des obstacles rencontrés. Réincarnations, destin et amour éternel sont au sujet de ce dernier roman de David Safier, le tout est écrit avec humour, bonté et plein d’amour.


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